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Olivia Grandville

Compagnie La Spirale de Caroline

www.olivia-grandville.com

Née en 1964, Olivia Grandville reçoit une formation classique à l’École de danse de l’Opéra de Paris et intègre en 1981 le corps de ballet où elle obtient le grade de sujet dès 1983. Entre 1983 et 1988, elle a l’opportunité de traverser, outre le répertoire classique, des œuvres de Balanchine, Limon, Cunningham, de participer aux créations de Alvin Ailey, Karole Armitage, Maguy Marin, Dominique Bagouet, Bob Wilson (…).

En 1988, elle choisit de démissionner pour se consacrer à la danse contemporaine. Après une création avec Jean-François Duroure, elle rejoint la compagnie Bagouet en 1989 et participe à toutes les pièces jusqu’en 1992.
Parallèlement à son travail d’interprète elle chorégraphie La Peau du Personnage, Nénuphars, Balivernes sur les longues vues d’après Lewis Carrol que nous avons présenté en 1993 au Théâtre des Bernardines, O de lo Pater, Mürchen sur des textes de Robert Walser.

Passionnée par la dimension polysémique de la danse et en particulier par les correspondances entre le verbe et le geste, elle met en jeu une esthétique combinatoire qui place le corps au centre d’un réseau de relations avec les autres médiums du spectacle vivant (texte, son, musique, lumière, image…). Son attention à la qualité et au phrasé du mouvement participe de cette construction, en tant que langage poétique complexe et articulé.

Impliquée également dans l’association des « Signataires du 20 Août », Olivia Grandville continue de développer son travail personnel pour lequel elle reçoit le prix Nouveau talent de la SACD en 1996. Elle coréalise également avec le metteur en scène Xavier Marchand diverses pièces, notamment Le K de E et Beaucoup de colle autour du l’œuvre de l’artiste et auteur Kurt Schwitters, et un projet au long cours autour de la culture arménienne, effectuant plusieurs voyages entre 1999 et 2002. Ce projet donnera naissance à deux créations Sept miniatures pour Paradjanov en coréalisation, et Paris-Yerevan.

À partir de 2004, Comment Taire inaugure une période de recherche mené avec l’Ircam, autour de la captation du geste dans un environnement de traitement de son. Ce travail se poursuit avec Octa 7 pour le jeune ballet de Lyon, puis My Space en 2008 au Centre Pompidou. En 2010, le Ballet national de Marseille lui passe commande d’une pièce sur pointes autour de la figure de la ballerine romantique, Ci-Giselle. La même année, une autre commande du Festival d’Avignon, donne naissance à Une semaine d’art en Avignon dans le cadre des Sujets à Vif.

Son travail de recherche autour des Partitions chorégraphiques lettristes débute en 2008 avec une première proposition dans le cadre de Point d’Orgue et une installation d’Yves Godin à la Ménagerie de Verre Les 19 ballets ciselants sont une des 3 formes qui composent Le cabaret discrépant dont on voit la réalisation globale à Vandœuvre-Lès-Nancy au printemps 2011. On retrouve Le cabaret au Festival d’Avignon cette année-là.

En 2012, Cinq Ryoanji, chorégraphie en dialogue avec les pièces éponymes de John Cage est créée en collaboration avec l’ensemble de musique contemporaine ]H[iatus.

Parallèlement à son travail de chorégraphe, elle est aussi enseignante, improvisatrice, et interprète, notamment auprès de Vincent Dupont (Incantus 2007) et Boris Charmatz (Flipbook 2008, La levée des conflits 2010, 20 danseurs pour le 20ème siècle 2012).

Elle collabore régulièrement avec le Musée de la danse, notamment pour la mise en œuvre de Roman Photo, version pour amateurs de Flip Book, qu’elle a mise en scène en 2013 au TU de Nantes, et pour laquelle elle a été sollicitée à La TATE Modern de Londres (2014), puis à La Biennale de Venise (2014). Elle collabore en 2016 avec César Vayssié dans la performance Coproud, présentée à la Fondation Louis Vuitton dans le cadre de la FIAC puis à la Ménagerie de Verre.

Entre 2013 et 2016, elle créée plusieurs pièces qui mettent en jeu un seul interprète : elle met en scène un texte de Grégoire Bouillier, L’invité mystère, dans le cadre du festival Actoral, crée en février 2014 Le grand jeu - solo "sous influence" en dialogue avec le cinéma de John Cassavetes et la figure de Gena Rowlands - puis, suite à une commande de Théâtre Ouvert, elle crée Toute ressemblance ou similitude d’après un texte d’Aurore Jacob. Dans le même temps, elle engage les projets plus volumineux que sont Foules - création pour une centaine d’amateurs – créé en 2015 et Combat de Carnaval et Carême, créé en janvier 2016 au Lieu Unique puis présenté notamment à la Biennale de la Danse de Lyon, dans le cadre du Focus danse, ainsi qu’aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine Saint-Denis (2017).

Installée depuis 2011 à Nantes, en Pays de la Loire, elle est artiste associée au Lieu unique de 2017 à 2019. Elle y développe des dispositifs à danser comme le Koréoké (karaoké chorégraphique) et le principe de théâtre d’opérations chorégraphiques (Le Dance-Park en 2019, en collaboration avec Yves Godin) et la création : A l’Ouest, qui est créée au lieu unique en 2018.

Elle continue les projets de grande ampleur à cette période, notamment Jour de colère (2019), pour vingt-et-un interprètes à l’invitation du Ballet de Lorraine et débute une recherche autour des utopies, à l’occasion du cinquantième anniversaire de Woodstock, avec un groupe d’étudiants qui deviendra ensuite la création Nous vaincrons les maléfices (2020). Ce projet est le point de départ de la réflexion autour de Débandade.

En 2022, elle prend la direction du Centre Chorégraphique National de La Rochelle. La chorégraphe y insuffle son goût pour le polymorphisme de la danse, à l’image de son parcours. Elle crée en 2024, l’UMAA, l’unité Mobile d’Action Artistique, une oeuvre itinérante, sérielle et pluridisciplinaire, activée à plusieurs reprises sur la saison 24-25 dans le cadre de Transforme, le festival de la Fondation d’entreprise Hermès.