Oskar Fischinger est un peintre et réalisateur de cinéma d’animation allemand.
Il est le seul des trois plasticiens-cinéastes de l’avant-garde allemande des années 1920 à avoir axé avec détermination toute sa carrière (1922-1961) sur et autour de l’abstraction filmique musicale.
Ses compositions se fondent sur le dynamisme des formes, le rythme, le jeu des couleurs. Son audace l’amène à se distinguer dès les années 20 des chorégraphies géométriques de Ruttmann ainsi que des oeuvres graphiques d’Eggeling. Passionné par le bouddhisme tibétain, il s’intéresse à la structure symbolique du mandala. Il se révèle virtuose des techniques plastiques et cinématographiques qu’il n’hésite pas à mixer. On retrouve dans ses films l’utilisation de la cire (Wachs Experimente, réalisé à partir d’un mécanisme associant une caméra image par image à une lame pivotante qui tranche un pain de cire de couleurs préparé, 1923-27), de fusains (Studie nr. 10, 1932), de peinture à l’huile sur plexiglas (Motion Painting 1, 1947), etc.
Il est le premier à pratiquer l’égratignure sur pellicule que reprendra Brakhage beaucoup plus tard.
Avec Fantasia, Walt Disney s’inspire en partie de son travail sur l’animation en volume à base de pâte à modeler.
Se contentant pendant plusieurs années de la symphonie purement visuelle, il ne synchronise ses films qu’à partir de 1929, après avoir constaté la plus grande réceptivité des spectateurs devant son premier film sonore. A partir de 1934, il s’adonne à la chorégraphie de cigarettes pour la marque Muratti. L’arrivée au pouvoir des nazis va écraser son ascension.