ressources les personnalités chorégraphes Valeska Gert

Valeska Gert

11-01-1892 : naissance de Gertrud Valeska Samosh vers 9 heures du matin dans l’appartement de Berlin S.Alte Javobstraße 92.
1.03.1978 : signature d’un contrat pour Nosferatu de W.Herzog entre le 15 et le 18 mars, probablement le 16, Valeska Gert meurt à Kampen.
 
Les journaux écrivaient : j’étais pétillante comme le champagne, je montais à la tête comme du vin lourd, j’étais fraîche comme la forêt, vénéneuse comme un champignon hallucinogène, je leur rappelais Barlach, Rodin, Georges Grosz, Hans Baldung Grien, Toulouse Lautrec, Félicien Rops, Thackeray, Balzac, Goya. Ils me trouvaient bizarre, grotesque, tragique, comique, dépravée, classique, gothique, baroque, expressionniste, surréaliste.
Beaucoup écrivaient
 : "il y trois danseuses, Pavlova, Karsavina, Valeska Gert"...

Gertrud Valesca Somes, dite Valeska Gert, est une danseuse, humoriste et actrice allemande.
Artiste autodidacte née dans une famille bourgeoise de juifs berlinois, elle a commencé à danser à 9 ans.

Elle s’est, par la suite, produite en solo dans des personnages très éloignés de la bourgeoisie, pour mieux la caricaturer. Elle peint des personnages marginaux : « Parce que je n’aimais pas les bourgeois, je dansais des personnages qu’ils méprisaient, prostituées, entremetteuses, marginaux, dépravés. »

Dans l’une de ses prestations remarquables, elle exprime par son corps un cri sans son. Réfractaire à toutes les écoles, elle s’inscrit toutefois dans le courant expressionniste. Sa danse, contrairement à Wigman, se révèle virulente et provocatrice. Elle croque au vitriol les travers des classes moyennes et illustre le rythme frénétique de la vie moderne.

Lors de sa première apparition de sur scène en 1916, Valeska Gert témoigne dans son autobiographie ( Je suis une sorcière ) : « Je brûlais d’envie de faire voler en éclats cette suavité ( on dansait un ballet compassé : Rose et Diane à la flèche ). Remplie d’exubérance, j’explosai comme une bombe venant des coulisses. Et ces mêmes mouvements que j’avais dansés à la répétition avec douceur et grâce, je les exagérais à présent avec sauvagerie… les mains écartaient les doigts, le visage se distordait en grimaces insolentes. »

La parodie de formes canoniques du ballet est ainsi présente chez Vakeska Gert. L’Allemande connaîtra l’exil à New-York en 1938 et des années difficiles faites de petits boulots pour sa survie. Inscrite dans le courant expressionniste en lutte contre l’académisme, le nationalisme, et le naturalisme, sa danse virulente proche de la performance et son vécu sont au cœur d’une création organique et graphique.

L’importance de son rôle dans l’histoire de l’art, de la danse et de la performance a pourtant longtemps été négligée. Face à cet oubli, The Valeska Gert Monument ouvre d’autres configurations temporelles et narratives, où l’autobiographie remplace l’histoire de l’art officielle et l’imagination comble l’absence de traces. Convoquant le corps, l’archive et la fiction, la chorégraphe produit un contre-récit historique qui réactive au présent les énergies du passé, un nouvel espace d’intimité et de sens au service du futur.
Elle a également fait une partie de sa carrière au cinéma qu’elle a débuté en 1915 avec Maria Mossi.